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340           CHAZAY-D'AZERGUES EN LYONNAIS

avec rapidité ; des cris de joie l'accueillent, l'enfant est
sauvée. La mère attend son tour avec anxiété, c'est en vain
qu'elle essaye de descendre sans secours les échelons brû-
lants, ses pieds ne sont pas sûrs, sa longue robe gêne ses
mouvements et menace de s'enflammer. Notre jeune héros,
couvert déjà de brûlures profondes, ne sent pas défaillir
son courage, il s'élance une seconde fois, grimpe en bra-
vant de nouveaux périls. — Le sauvetage cette fois devient
plus difficile ; l'incendie lance vers lui des flammes plus mena-
çantes rien ne l'arrête, il parvient encore à saisir la malheu-
reuse mère à qui la terreur et lafumée avaient fait perdre con-
naissance. — Quelle peine pour redescendre ce corps ina-
nimé ! L'échelle craque sous ce poids trop lourd ; la peau
d'ours, qui le couvre, commence à prendre feu, chacun
tremble pendant que s'exécute ce difficile sauvetage. Il arrive
enfin au bas de l'échelle avec son précieux fardeau ; il était
temps, leurs vêtements à tous deux étaient en feu, et le
hardi sauveteur à bout de forces. Ils tombèrent inanimés
l'un et l'autre, couverts de cuisantes brûlures et réclamant
une prompte assistance. Les secours étaient là, on s'em-
presse autour des deux malheureux, qui deviennent aussi-
tôt l'objet des soins les plus diligents. — La demeure de
nobles amis reçoit la dame d'Albon et sa fille, tandis que
l'on emporte à l'hôpital St-André le courageux jeune
homme à qui ladouleurjet l'émotion avaient fait perdre con-
naissance. — Tandis que toutes les bouches redisaient
à l'envi la louange du sauveteur, qu'on parlait de son
courage, de son sang-froid et de son adresse, couché sur
lit de douleur, il passait de longs jours en proie à la souf-
france et à la fièvre la plus ardente.

   Mais un jour que plus calme il semblait sortir comme
d'un profond sommeil, la fièvre l'ayant quitté, il est