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258 LES AQUEDUCS ces galeries ne sont pas de l'époque gallo-romaine, cela est attesté par des hommes d'une compétence incontes- table. Et en admettant que les eaux des Fantasques aient été dérivées jusqu'à l'amphithéâtre du domaine des trois Gaules, le volume qu'elles pouvaient fournir, même en les emma- gasinant, aurait été insuffisant pour laver les immondices sanglantes que le monde romain laissait derrière lui, après une scène de carnage dans l'arène de l'amphithéâtre. Elles auraient à peine suffi pour laver les fornices où se tenaient les vendeuses d'amour dans les théâtres romains, fornices dont le fonctionnement n'était sans doute pas ralenti pen- dant les représentations scéniques, même quand les victimes râlaient leur agonie sous la dent des fauves. Si un nouvel Artaud a l'intention d'inventer l'aqueduc romain, qui aurait dérivé les eaux des sources de Neuville- sur-Saône, nous le prévenons : qu'il doit partir de la cote 200, à la source Lavosne, pour arriver à Lyon, place du Perron, vers la cote 196. La Saône, à Neuville, est comptée à la cote 166. La source Lavosne est à 35 mètres au-dessus de la Saône, soit au total à 201 mètres. La Saône, dans Lyon, est comptée à la cote 162, bien que le nivellement de M. Bourdaloue l'indique au pont La Feuillée à i6om,893. La source Lavosne pouvait arriver dans Lyon, à 34 mètres au-dessus de la Saône, soit au maximum à la cote 196. Car les travaux de captage auraient abaissé le plan de la source Lavosne, au-dessous de la cote 200. (Voir Terme, Eaux potables, 1843, pages n i , 112,114, 177, 178).