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                         LES AQUEDUCS                     I9I

trouvé dans le fonds confié à sa garde un dossier du
xive siècle, au sujet d'un procès entre le propriétaire du
sol où étaient bâtis les ponts-aqueducs, et le propriétaire
du sol sur lequel les matériaux étaient tombés et comme
couchés. Celui-ci disait : « Ils sont sur mon sol, donc ils
« sont à moi. » Celui-là, au contraire, répondit : « Il n'y
« avait pas d'aqueducs sur votre terrain, ils y sont tombés
« par accident, à la suite d'un tremblement de terre, vous
« ne pouvez pas m'opposer le droit d'accession, etc. »
   Ce tremblement de terre, bien violent dans nos contrées
aurait eu lieu en Tannée 803, on voit que nos ancêtres
s'entendaient, mieux que nous peut-être, à pratiquer la
procédure et surtout à la faire durer longtemps.
   Dans les montagnes du Lyonnais et du Mont-d'Or lyon-
nais, un aqueduc est désigné et connu sous le nom de Sar-
razinière, Theu (3), ou canal des Sarrazins. Il faut évidem-
ment que cette appellation eût été motivée par quelque fait ou
événement important. Les Sarrazins ont-ils, pendant leur
court séjour dans nos contrées, entrepris ou prescrit la res-
tauration des anciens aqueducs ? Cela n'aurait rien d'im-
possible, car ces hordes musulmanes appréciaient beaucoup
les distributions d'eau, très en honneur dans leur patrie.
A cette époque, ces sectaires conquérants étaient plus
civilisés que les habitants de notre pays. On expliquerait
ainsi le nom de sarrazinières, donné aux aqueducs, de
même qu'on avait donné le nom de « Chaussées de Bru-
nehaut, » aux voies romaines dont cette reine avait ordonné
la restauration.
  D'autre part, dans le Bugey, et dans certaines vallées



 (3) Theu, en patois, thus, en français.