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I36                    LA COZONAISA

couchers de soleil, de là, sont très beaux, et la Saône s'y
raye d'or et de pourpre fondus dans l'émeraude.

                            * *

   Tout change, en ce monde sublunaire, même les femmes,
même les vignes. Le vin de Couzon passe aujourd'hui pour
l'équivalent du vin de Bandas. Or, il n'y a pas trois siècles
était-il si renommé, que, pour indiquer combien on se dis-
putait les vignobles de Couzon, on disait en commun pro-
verbe : « Qu'il n'estoit pas bourgeois de Lyon qui n'eust
des vignes à Couzon. » Paradin ne craint pas de le com-
parer aux plus grands crus : « En ce temps-là ne se parloit
point encores en Gaule des vins de Beaune, ny de Tornus
(Tournus), ny de Bruillé (Brouilly), ny de Cozon, ny de
Tomon (aujourd'hui l'Hermitage), ny de Grave, ny de
Marche. »
   Le vin de Sainte-Foy, si célèbre dans mon enfance en-
core, est en train de subir le même sort. Il est aujourd'hui
dans les grands médiocres.

                            * *

   Mais le présent travail n'étant point pour faire concur-
rence aux excellents « guides » de mon excellent collègue,
le baron Raverat, on ne poursuivra pas plus outre la narra-
tion en ce qui concerne le village de Couzon. Je pousserai
même la délicatesse jusqu'à ne pas donner l'étymologie du
nom, et je passerai à la Couzonnaise.
   Je ne la crois pas ancienne. Elle doit dater peut-être de
quelque soixante ans au plus. Certainement elle est posté-
rieure à la Révolution. L'auteur? Ignoré, comme pour la
plupart des chansons populaires.