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                        LA COZONAISA                       137

   Elle ne va pas sans quelques gandoises. Le paysan ne
craint pas la grivoiserie narquoise. Telle qu'est la chanson,
elle est pourtant bien loin de la corruption de celles de nos
cafés chantants. La débauche du paysan est encore celle de
nos vieux pères Gaulois, qui y allaient à la bonne fran-
quette, sans les raffinements des sociétés corrompues.
Quoique le Couzonnaire ne soit pas tout à fait la même
chose que le pur agriculteur rural, il n'est rien moins non
plus que l'ouvrier d'usine, si souvent souillé par le contact
de la grande ville. Les tailleurs de pierre de Couzon ne
sont pas nomades, mais gens du pays, presque toujours
propriétaires d'un petit bien. Cela ne les empêche point
d'ailleurs d'aimer à rire.


                             * *

    La chanson est une sorte de chanson à boire, consacrée,
selon les rites, à Bacchus et à Vénus, comme eût dit notre
tailleur de pierres, s'il eût vécu au temps du caveau de
Bérenger. Le sujet est un peu rebattu, depuis Loth et ses
filles, mais il paraît qu'on n'a rien encore trouvé de plus
nouveau.
    L'auteur, cependant, semble, pour continuer la compa-
raison, faire passer Bacchus avant Vénus ; surtout « depuis
que les fumelles l'ont mordu ». C'est, du reste, une ten-
dance commune à toutes les chansons où la déesse et le
dieu sont en parallèle, de donner le pas à celui-ci sur
celle-là. La première fois que j'allai à Paris, ce fut sur l'im-
périale d'une diligence. Le conducteur, un joyeux compère,
chanta toute une nuit à gorge déployée une chanson que
j'ai malheureusement oubliée (j'avais eu le temps de l'ap-
 prendre par cœur), où il expliquait franchement les raisons