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454                     DOCUMENTS INÉDITS

heures après minuit et a esté baptisé le 16e dudict mois par messire
Jean-Baptiste de la Coste, vicaire du curé de Saint-Bonnet. Son par-
rain a esté M. Boyer, lieutenant du siège de Chauffeur et marraine,
Mad. Boyer, veufve de feu M. Thomé, marchand de ceste ville, ma
tante, et luy a esté imposé le nom de son parrain, assavoir, Guillaume.
Dieu lui face la grâce d'estre homme de bien et jouir un jour de la
gloire du Paradis. Décédé le xin février 1633. BOYER.



   Au mois de juillet suyvant, un bon Frère Capucin, nommé Père
Théodore de Monlussan, se trouva atteint de la peste, pour avoir fré-
quenté quelques personnes atteintes de la maladie contagieuse, en son
voyage. Je fus appelé pour le voir et visiter, le premier jour de sa
maladie, qu'on ne croyait pas estre telle ; à la troisième visite, il fut
bien et assurément recogneu qu'il avoit la peste, dont les pauvres
Pères capucins furent grandement affligés et moy et M. Dalbon et
M. Moissonnier, qui l'avions visité dans l'apréhension. Il décéda le
4e de sa maladie, 15e de juillet sur les deux heures après midy, nonobs-
tant que nous l'eussions visité trois fois. Neantmoins par la grâce de
Dieu et les prières de ces bons Pères, nous fumes exempts de tout
mal. SU nomen Domini benedictum.
   Le couvent, dès l'heure, fut fermé et les religieux mis en quarantaine
dans le jardin où ils passèrent trois sepmaines, sans se trouver mal.
Mais, à la persuasion de quelques aultres religieux et personnes igno-
rantes en ceste matière, ayant fait venir les parfumeurs et désinfecteurs
d'Ambert et pendant qu'ils travaillaient à parfumer et désinfecter le
couvent s'estant indiscrètement meslés avec eulx, il se trouva aultres
deux religieux atteints du mal, lesquels nonobstant les remèdes propres
et convenables, qui leur furent administrés, moururent dans trois jours,
si grand estoit le venin, et ensuite aultres deux, assavoir le Frère Gar-
dien, Frère Sébastien, de Trévoux, et le Frère André, qui ne résistèrent
au mal que deux jours et furent trouvés morts à genoux dans leur
chambre. Après eux, Frère Gérard qui avoit, avec un grand zèle, servi
tous les aultres, fut frappé du mal et quoique bien secouru des remèdes
convenables mourut avec un grand tesmoignage de sainteté qu'il estoit,
le 8e jour de sa maladie, rempli de charbon par tout son corps, comme
les aultres religieux qui décédèrent. Si grand et si puissant etoit le