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378             L'Å’UVRE DE PIERRE DUPONT

  Enfin, l'honnête scieur de long met sa note dans ce
concert de braves gens :
                La scie avance et glisse
                En chantant comme un geai ;
                Avouons sans malice
                Que son chant n'est pas gai.


                Sciant sapins et chênes,
                Le bois blanc, le bois dur,
                On gagne pour ses peines
                Peu d'argent, mais c'est sûr.

   Encore un qui « de peu se soucie » et qui ne troublera
pas l'ordre social !
   L'ouvrier des champs, le paysan, de Pierre Dupont, n'est
pas traité avec moins de soin et de fidélité. Et toujours,
dans ses portraits, quelque touche claire et joyeuse, puisée
à ce fonds de bonne humeur, de philosophie douce et
résignée qui semble un apanage du tempérament lyonnais,
et auquel le héros principal de notre théâtre populaire —
type trivial et trop souvent grossier — doit son meilleur
attrait.

                                *
                               * *

  En somme, on peut contester en plus d'un point les
sentiments que nous professons à l'égard de Pierre Dupont.
Ce qui nous paraît au moins acquis, c'est qu'entre tous les
chansonniers, il se distingue par beaucoup d'honnêteté et
de grâce décente, c'est que sa Muse va volontiers chez les
humbles, jamais en mauvais lieu; elle ignore les succès
dus à la grivoiserie ou à la malignité; elle n'a jamais blessé
personne.