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330                UNE ENCLAVE DU LYONNAIS

   Comment l'Eglise de Lyon se trouvait-elle maîtresse
d'une partie du Vivarais ? Les documents précis manquent
à cet égard. Mais le fait, comme on le voit, repose sur des
bases sérieuses. Il est certain que l'Eglise de Lyon devait
avoir grand'peine à défendre cette possession éloignée
contre la cupidité et les ambitions des princes voisins. C'est
pour cela sans doute que,«selon la supposition très vraisem-
blable de M. Rouchier (3), elle prit le parti de les opposer
les uns aux autres et de choisir pour alliés les plus puissants
d'entre eux, en inféodant Tournon à un vaillant baron du
pays, descendant ou non de Saint-Just ; Annonay et Bourg-
Argental, aux Dauphins du Viennois, et probablement
 aussi une partie de ce qu'on appelait la viguerie de Soion,
au comte de Valentinois.
   Les mêmes raisons amenèrent la cession, faite par les
archevêques de Lyon aux comtes de Forez, de quelques
fiefs vivarois, tels que Retourtour, Deyras, Pailharès et
Colombier-le-Jeune. L'enclave de Pailharès ou chatellenie
de Rochebloine et celle de Colombier-le-Jeune s'étendaient
sur les territoires des communes actuelles de Pailharès et
Nozières, de Saint-Félicien et Colombier-le-Jeune, formant
deux îlots foréziens en terre vivaroise, qu'on trouve mar-
qués par un pointillé spécial dans la carte de l'ancien dio-
cèse de Viviers et même dans celle de Cassini. A Pailharès,
les traditions locales montrent encore le quartier du Forez
et le quartier du Vivarais.
   Un fait beaucoup plus récent, mais qui ne paraît pas
sans rapport avec l'ancienne domination lyonnaise en Viva-
rais, est mentionné par le P. Ménestrier (4) : c'est un acte

  (3) Histoire du Vivarais, t. I, p. 428.
  (4) Ménestrier. Histoire civile et consulaire de Lyon. Preuves, p. 87 et 88.