page suivante »
2Ê2 LE DERNIER LIVRE on la récite encore dans quelques salons. Mais je viens de relire le livre entier (ce n'est pas long) ; et à trente ans de distance il m'a fait encore un vif plaisir. Qu'on me per- mette de citer en partie la jolie odelette du début : Aux petits enfants. Enfants d'un jour, ô nouveaux-nés, Petites bouches, petits nez, Petites lèvres demi-closes, Membres tremblants, Si frais, si blancs, Si roses ! Enfants d'un jour, ô nouveau-nés, Pour le bonheur que vous donnez A vous voir dormir dans vos langes, Espoir des nids, Soyez bénis, Chers anges ! Pour vos grands yeux effarouchés Que sous vos draps blancs vous cachez, Pour vos sourires, vos pleurs même, Tout ce qu'en vous, Etres si doux, O n aime ! Pour tout ce que vous gazouillez, Soyez bénis, baisés, choyés, Gais rossignols, blanches fauvettes ! Que d'amoureux Et que d'heureux Vous faites ! Lorsque sur vos doux oreillers, En souriant, vous sommeillez, Près de vous, tout bas, ô merveille ! Une voix dit : Dors, beau petit, Je veille !