page suivante »
LES ARBRES DES QUAIS HT DE BELLECOUR 213 bellir nos quais, pour être juste il faut dire aussi, que pen- dant six mois ils les enlaidissent, sans contestation. Lorsqu'on étudie à fond cette question de l'utilité des arbres sur nos quais, on trouve en définitive qu'elle est bien réduite. Je n'en tire pas cependant la conclusion extrême et radi- cale, qu'on pourrait bien les supprimer, sans soulever beaucoup d'objections. Mais j'en tire celle-ci : Puisqu'ils ont une utilité si restreinte, il est juste de diminuer autant que possible leurs inconvénients, pour ceux qui "souffrent de leur voisinage. Nous avons à Lyon des quais magnifiques ; c'est con- venu ; la phrase est stéréotypée. Cependant il faut bien s'entendre sur ce que cette phrase veut dire. A mon avis, elle veut dire deux choses : La première, que ceux qui habitent ces quais jouissent des beaux panoramas de notre grand fleuve ou de notre belle rivière, et que leur vue peut au loin s'étendre dans un immense espace, chose généralement fort appréciée. La seconde, qu'en traversant nos ponts et nos quais, on jouit du magnifique spectacle qu'ils présentent, ainsi que de l'aspect des quartiers et des monuments qui sont sur les rives. Eh bien ! la culture des arbres en pains de sucre, avec la prétention de tirer de chacun d'eux un mât de cocagne dans l'avenir, a pour conséquence de détruire peu à peu cette ma- gnificence de nos quais, en cachant aux riverains la vue de notre fleuve et de notre rivière derrière d'épais rideaux de verdure ou de fagots, suivant la saison, et de même pour