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                     DU PAYS DE LYONNAIS                          207

                                  I
         Voilà six mois que c'était le printemps,
        Je conduisais sur Fherbelte naissante
        Mon p'iit troupeau, ma famille bêlante;
        J'ignorais tout, jusqu'au nom de l'amour,
         Tant fêtais jeune et j'étais innocente!

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        J'ignorais tous les secrets de l'amour;
        Rien ne troublait la paix dans ma chaumière.
        J'allais en champs (2), j'y restais la dernière;
        Pour tn amuser je filais tout le jour ;
        Je ne craignais que le loup et ma mère.

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        Mais, un beau jour je rencontre Colin :
        — « Que fais-tu la, mon aimable bergère,
        « Que fais-tu là, dans ce lieu solitaire?
        « Pour te tirer de ce mauvais chemin,
        « Tends-moi les bras, comm'si fêtais ton frère ! »

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        Au lieu des bras, je lui tendis la main.
        Il me tenait les propos les plus tendres.
        De son amour je ne pus me défendre.
        J'aurais voulu prolonger le chemin,
         Tant j'éprouvais de plaisir à l'entendre !



  (2) L'auteur lettré avait sans doute écrit : « j'allais aux champs »,
remplacé par a j'allais en champs », qui est l'exacte expression lyon-
naise a pour mener paître les bestiaux. »