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           UN LIVRE POSTHUME DE J.-J. AMPERE               I39

lien pour rattacher l'un à l'autre des fragments rédigés
isolément. Mais en remerciant l'ingénieuse collaboratrice,
il y a lieu aussi de la féliciter pour avoir si bien rempli une
tâche souvent difficile.
   Un jeune Suédois, Christian Olassen, arrive à Rome en
même temps que deux dames de son pays, la tante et la
nièce. Il a le bonheur de les protéger, de les sauver même
dans une bagarre ; et il y reçoit un coup de couteau, dont
naturellement elles lui sont reconnaissantes. On se lierait à
moins. Dès lors, et pendant toute une année, il les promène
à travers les monuments, les souvenirs, les beautés de
Rome. De là le titre : U Année romaine, car en outre des
souvenirs du passé, les faits de Rome chrétienne se succèdent
dans le récit, racontés avec charme; et ses paysages, décrits
avec amour, forment comme un fond lumineux et poétique
au drame moral qui se déroule dans cet admirable milieu.
   Et d'abord, drame de l'amour malheureux. Christian
Olassen n'a pu voir la jeune comtesse de Wedel sans
l'aimer. Mais elle est mariée ; et cette passion sans espoir,
ces rêves irritants, cette déception de jour en jour plus
cruelle, ne sont qu'une trop véridique peinture du tourment
dont le cœur de J.-J. Ampère fut torturé pendant les longues
années où son âme fut possédée (le mot n'est pas trop fort),
par le charme, involontaire peut-être, que lui avait jeté
l'enchanteresse de l'Abbaye-au-Bois.
    Un moment la mort de M. de Wedel, le mari, rendant la
liberté à la bien-aimée, réveille l'espoir et la joie dans
l'âme du malheureux jeune homme ; déjà ils sont fiancés,
mais de perfides intrigues les séparent ; on les trompe tous
deux : la méchanceté humaine se ligue contre un bonheur
qui semblait assuré. Bientôt la séparation est définitive, et
l'infortuné Christian se décide à mourir.