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I40         UNT LIVRE POSTHUME DE J.-J.     AMPERE

    Au moment où il va se précipiter dans le Tibre, on
 l'arrache à la mort- Les calomnies ont été dévoilées.
 L'avenir se colore de nouveau aux yeux des deux amants
 d'une lueur d'espoir. Hélas ! ce n'est qu'un leurre, qu'un
 jeu cruel de la destinée. Visitant avec Christian, dans tout
 l'abandon d'un amour partagé, les ruines marécageuses
d'Ostie, Lina de Wedel y prend le germe d'un mal qui en
trois jours l'enlève à la vie et à son fiancé.
    Tel est le roman que J.-J. Ampère a encadré dans ses
pittoresques descriptions de Rome et de la campagne
romaine ; fiction qu'il avait sans nul doute souvent rêvée
pour lui-même, dont en réalité il était le héros. Ces alter-
natives d'extase et d'abattement, d'espérance et de déses-
poir, voilà ce qu'il avait senti longtemps dans la fièvre de
 son fatal amour.
    Mais le livre ne s'arrête pas là, et nous allons y trouver
ce que nous avons appelé la troisième passion de Jean-
Jacques ; passion reposante et féconde en impressions
salutaires, qui semble une récompense réservée par Dieu à
la droiture du cœur, à la vie pure, à la vieillesse laborieuse,
à la charité compatissante de l'ancien amoureux de
Mme Récamier.
    On sait dans quelles circonstances Jean-Jacques s'était
lié avec la famille Cheuvreux. Il l'avait rencontrée à Rome,
où un père et une mère désolés avaient conduit leur fille,
jeune veuve et jeune mère, atteinte d'un mal qui ne par-
donne pas. Profondément ému de cette situation cruelle ;
admirant dans la jeune malade une sérénité touchante, une
distinction exquise, les plus rares qualités de l'esprit et du
cœur, Ampère aimait à la distraire de ses souffrances par le
charme de sa conversation, à la faire sourire par ses spiri-
tuelles saillies, à lui faire oublier ses maux en prodiguant