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HISTOIRE DES FONDATIONS PNEUMATIQUES 6j le reste est enlevé, où peut s'oxyder, sans que la solidité de la pile soit compromise. Cette invention est relativement récente ; les ponts fon- dés de cette manière porteront-ils encore les générations futures ? Dieu seul le sait ; cependant il est permis de supposer, sans trop de présomption, qu'ils sont bien au-dessus de tout ce qui s'est fait jusqu'à présent. De l'avis de tous les ingénieurs, ce dernier perfectionne- ment peut-être considéré, après les découvertes de Vicat, comme le plus grand progrès de l'art de fonder les ponts, et doit faire époque dans l'art des constructions hydrauliques. DANGER DES TRAVAUX Comme toutes les machines perfectionnées, ce mode de fondations n'est pas sans danger, pour les ouvriers qui travaillent dans l'intérieur des caissons. A l'origine surtout, il est arrivé beaucoup d'accidents. En 1862, au viaduc sur le Scorf, près de Lorient, 16 ouvriers furent malades et 2 en moururent. M. Gallois, ingénieur civil, était entré dans les tubes ; il en fut deux ans malade, et sa mort prématurée fut la suite de cet accident. Dans la même année, au pont sur l'Adour à Bayonne, les fondations furent descendues jusqu'à plus de 30 mètres au-dessous du niveau des eaux. Un des cylindres éclata sous une pression de plus de trois atmosphères; ce fut un désastre où plusieurs personnes périrent.