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UN LIVRE DE RAISON 3OI
tation scolaire fut très courte, car il ajoute : « Le 3 février
1623, je suis sorti de Paris, pour m'en aller à Tholose,
pour suyvre mes estudes de droict.
« Le 2 d'apvril 1624, j'ay pris le degré de docteur en
droicts en l'Université de Valence et suis esté receu aggregé,
le mesme jour, en ladicte Université, comme estant fils de
feu M. Me Louys Fornet, docteur aggrégé en ladicte Uni-
versité, par acte receu par Me Jean Croze, secrétaire de ladicte
Université. » Le savoir se transmettait alors avec le sang.
« Le 22 apvril 1624, je suis esté receu advocat au Par-
lement du Dauphiné. Me François de Ponnat, a présent
conseiller du roy en lad. cour, m'a présenté.
« Le 4 juillet 1627, j'ay espousé, en la paroisse de la
Buisse, mandement de Voyron, damoiselle Hyppolitte de
Michalon, fille naturelle et légitime de feu noble Jacques
de Michalon, lieutenant au gouvernement de la ville et
citadelle de Valence. »
Voilà donc la lignée des Fornet, un instant menacée
d'extinction, par la mort prématurée de son chef, remise
dans la voie de la propagation légitime, et, comme pour
illustrer d'un suprême éclat les débuts de cet hyménée,
Louis Fornet obtenait, sans l'avoir brigué et peut-être sans
en comprendre tout le prix, le plus grand honneur qui pût,,
à cette époque, échoir au meilleur gentilhomme de pro-
vince. Nous lisons, en effet (f° 31), écrit de sa main, sur
son livre de raison, ce qui suit :
« Le 18 juillet 1629, le roy Louis 13 du nom, revenant
du Languedoc, a passé par Estoille et a logé une nuict dans
nostre maison dudict lieu. » Cette Majesté a dû coucher
dans le lit de tapisserie.
Gaspard BELLIN.
N° 4. — Octobre 1887. 20