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ET LES MARTYRS D'AINAY 9I lement du groupe le plus nombreux des chrétiens qui eurent la tête tranchée, et qui ne purent être mis à mort, comme nous allons le voir, qu'en dehors de la cité coloniale. L'autorité de Grégoire de Tours, en pareille matière, est grande à un double titre. Comme petit-neveu de saint Nizier, évêque de Lyon, près duquel il avait passé ses jeunes années, il avait recueilli sur place les traditions les plus chères de l'Eglise de Lyon. En outre, comme par son aïeule Léocadia, il se rattachait à l'illustre martyr lyonnais, Vettius Epagathus, c'était aussi un souvenir de famille dont il nous a transmis le souvenif dans ses écrits (38). Aussi, ceux-là même qui n'ont point admis que les mar- tyrs fussent morts à Ainay, n'ont-ils point osé repousser absolument son témoignage. On a prétexté d'abord une erreur de copiste et proposé de lire, dans le passage précité, sepulti au lieu de passi sunt (39). Mais aucun manuscrit n'autorise cette variante. Puis, de nos jours, sur la foi de chartes du xm e siècle, encore inédites, on a proposé d'in- terpréter son récit, en observant que la partie' de la mon- tagne, où s'élèvent l'église actuelle de Saint-Just et le grand Séminaire, portait, autrefois, le nom de Puy d'Ainay (Po- dium Athanacense), et que c'est là que nos martyrs durent subir leur supplice (40). Mais, si cette interprétation était (38) Vie de saint Grégoire, évêque de Tours, par l'abbé Odon, ch. ier. — Grégoire de Tours. Hist. des. Francs, 1. I, ch. xxix. (39) Martin-Daussigny. Notice sur la découverte de l'amphithéâtre an- tique et des restes de l'autel d'Auguste, p. 31. — Congrès archéolog. de France à Lyon, en 1862, p. 446. (40) Baron Raverat. Fourvière, Ainay et Saint-Sébastien sous ta domi- nation romaine, p. 17. — J. Vaesen (Le Monde Lyonnais, 20 novembre 1880, p. 17;.