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420 LA. PESTE A SAINT-GENEST-MALIFAUX geoit au moins toute la saison d'hyver et partie du printemps et en avoit toujours de bonnes troupes et aux gens vieux il donnoit du pain blanc et bien souvent à boire. Me Claude Tardy, marchand du lieu de Pleney, lougeoit aussi presque toujours et j'y en ay vu quelquefois vingt-cinq à souper, et la fille s'exercoit à faire de la boulie aux petits enfants. Il n'y avoit point de villages de tous les circonvoisins où les pauvres fussent moins rebutés qu'à Pleney, étant vray qu'ils n'ont guères employé de soins pour se garantir de la peste et par ainsi ils les logèrent bien souvent. Jean Tamet, de la Gerbodière, fit aussi beaucoup de biens aux pauvres. Me Antoine Dupré, du lieu du Pré, bien qu'il eût une grande crainte de la maladie, qui etoit cause qu'il ne lou- geoit point de pauvres (comme aussi ne faisoient presque pas un de ceux de la montagne), néanmoins il fit toujours beaucoup d'aumosnes auxdits pauvres et surtout aux ma- lades, notamment au lieu des Tours qu'il visitoit tous les jours, ou les consolations, l'argent, le vin, les confitures, les pots et toutes choses ne leur etoient pas épargnées en ses charitables visites. Me Jean Dupré, du lieu du Coin, aida beaucoup et par ses visites et de son service. Presque tous ceux de la parroisse qui avoient des moyens s'efforcoient d'aider aux malades et aux pauvres, comme Me Jean Courbon des Tours, qui fit beaucoup de biens à ses pauvres voisins, tant qu'il vécut, mais comme sa femme fut morte, laquelle etoit très vertueuse, il ne fit plus que la pleurer et chercher la mort, laquelle l'emmena quelques semaines après, Me Louis Verney, du Sap, Me Antoine Courbon, de la Pauze, Jean Tardy d'Ambert, du Coin, et