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                LE
444                  PORT-SAINT-LOUIS DU RHONE

transportées par terre jusqu'à la Seine (2), qui les rend à
l'Océan par son embouchure éloignée de l'Angleterre de
moins d'une journée. »
   Jusqu'à l'avènement des chemins de fer, on sait quel rôle
eut à jouer dans la vie sociale ce « grand chemin qui
marche », suivant l'heureuse expression de Vauban, et son
temps n'est pas fini, en dépit des coalitions qui le menacent !
L'établissement d'un port d'échange entre la navigation
maritime et la navigation fluviale, du côté de la Méditer-
ranée, préoccupa de bonne heure les générations qui se
sont succédé, et la solution actuellement adoptée nous
fournit l'occasion de redire au moins brièvement les diffi-
cultés du problème et de refaire en quelques mots l'histoire
des efforts qu'elles ont provoqués.


   Si, d'après la légende, les Phocéens conduits par Eumène
et Protis fondèrent, 6oo ans avant notre ère, Marseille (La-
cydon), au hasard d'une crique naturelle, à 50 kilomètres
de la voie de transit qui devait faire plus tard la fortune
de cette ville, avec une bien plus grande intelligence de la
situation, une colonie gréco-celtique avait fondé Arles sur
le fleuve même, alors à 27 kilomètres seulement de l'em-
bouchure, d'après Ammien Marcellin, et en communica-
tion plus directe qu'aujourd'hui avec la mer, en dépit des
obstacles de la barre, moins graves pour les navires antiques
au plus faible tonnage; c'était déjà un emporium important
au temps de Strabon ( 3 ) ; César et Marius, et après eux


   (2) Alors d'Auxonne à Saint-Seine; notre canal de Bourgogne a
réuni les deux bassins, sans rompre charge, de Saint-Jean-de-Losne à
l'Armançon.
  (3) « ripé? di 'Paaivx tfiiro'.iov où ftixpùt AçîÀuii » (Strabon, liv. V).