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418 UN EXEMPLAIRE D'HIPPOCRATE Joli volume in-4, couverture du temps, veau brun, gaufré. Non cité par Brunet. Cette édition avait paru la même année que Rabelais donna son Hippocrale. Modifia-t-il son œuvre, dans les éditions suivantes ? Nous l'ignorons. Le texte des deux éditions de Hagueneau et de Lyon offre-t-il des variantes ? Les érudits seuls peuvent le dire; nous ne possédons pas l'exemplaire imprimé par Gry- phe, en 1532. A comparer les notes de notre ouvrage avec les Autogra- phes de Rabelais, publiés par le docteur Gordon, en 1876, il n'y a pas de doute à émettre ; c'est bien l'écriture de Rabe- lais que nous avons sous les yeux. E,t, témoignage plus sûr que le nôtre, c'est l'opinion d'un bibliophile de Tours, M. François Audiger (2), qui, venu à Lyon, au mois de juillet 1886, désira voir le volume pré- cieux, dont il avait appris l'existence par le Courrier de Lyon du 2 juillet, le contempla, l'étudia, et déclara que les notes manuscrites étaient bien de Rabelais, ne fût-ce que d'après la manière toute bizarre dont celui-ci formait ses N et barrait ses T . Ces notes semées sur les marges, sont courtes, rapides, difficiles à déchiffrer, et, à première vue, ressemblent à de l'allemand. Mais non, c'est du latin et quelquefois du grec; le latin était si familier à notre auteur qu'il précipitait sa plume, comme si le temps lui eût manqué. Souvent, il n'achevait ni ses lettres ni ses mots; souvent aussi, dans sa fougue, il (2) Vice-président de la Société : les Amis de Rabelais, auteur d'un travail intéressant : les Héros de Rabelais. Tours, 1886, in-8.