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366                   SAINT EUCHER II

 détruit le mur qui fermait l'entrée de la caverne où le
reclus habitait, l'en arracher de force; et comme, aux plus
pressantes supplications, il répondait obstinément qu'il
faudrait, pour le conduire à Lyon, l'y traîner pieds et
poings liés, il fut effectivement garrotté avec toutes les
marques du plus profond respect. C'est en cet état qu'il
arriva dans sa ville épiscopale, au milieu des acclamations
enthousiastes du peuple et du clergé.
    Le croirait-on ? Ce même pontife appelé par des vœux si
ardents, enlevé par la violence aux douceurs de sa chère
solitude, a disparu du catalogue de nos évêques. Trompés
par des ressemblances qui n'étaient qu'apparentes, nombre
d'historiens ont confondu, l'un avec l'autre, deuxp rélats
séparés par un intervalle de soixante-dix ans; ils ont fausse-
ment identifié le successeur de Viventiol avec le grand
homme dont l'éloquence et les vertus avaient déjà consa-
cré, par tout Funivers catholique, le nom immortel d'Eu-
cher.
   L'erreur que nous signalons commença dès le IXe siècle.
Un religieux bénédictin, Adon, depuis archevêque de
Vienne, composait alors son martyrologe. Rencontrant,
vers la même époque, parmi les saints de notre ville deux
évêques de même nom, revêtus dans le monde du même
titre, et dont l'élection était accompagnée de circonstances
à peu près semblables, il mêla le tout, les deux fêtes, les
deux histoires, les deux familles : il ne resta qu'un seul
Eucher. Les martyrologe d'Usuard, moine célèbre de Saint-
Germain-des-Prés, le martyrologe romain, d'autres encore,
reproduisirent la version de l'archevêque de Vienne, et,
malgré des réclamations d'un grand poids, presque tous
nos écrivains l'ont adoptée dans la suite des temps, sans
que rien permette d'espérer un retour de l'opinion à la