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ÈVÊQUE DE LYON 367 vérité historique. M. Meynis, par exemple, omet le second Eucher sur la liste des successeurs de saint Pothin par laquelle il termine ses Grands souvenirs de l'Eglise de Lyon ; et ce qui est autrement grave, le même pontife ne reçoit parmi nous aucun culte; il ne compte plus parmi les saints lyonnais. Le but de cet article serait de restituer à nos annales une gloire trop facilement répudiée. Mais, avant de fournir des preuves directes de l'existence d'Eucher II, il m'a semblé utile de débarrasser la question des doutes qui l'obscur- cissent. Commençons par distinguer l'une de l'autre deux époques, deux vies, qu'un sérieux examen n'a peut-être pas, jusqu'à cette heure, assez nettement démêlées. I Premiers éclaircissements. Le lecteur connaît la cause première de la confusion où sont tombés plusieurs de nos écrivains. De prime abord, en effet, il paraissait incroyable que Lugdunum eût vu coup sur coup deux sénateurs gallo-romains du nom d'Eucher, de haute naissance, mariés avant d'avoir reçu le sacerdoce, fuir la société des hommes pour vivre au désert; qu'ensuite, contraints de céder aux voeux de leurs concitoyens, tous deux fussent montés sur le siège social épiscopal, et qu'après leur mort on leur eût également décerné les honneurs du culte public. Ce jugement précipité égara autrefois, nous l'avons dit, la plume de saint Adon ; et quel est, de nos jours encore, l'argument capital des auteurs qui nient l'existence d'un