Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
336                        MICHEL DUMAS

que la mort est venue le surprendre, le 27 juin 1885, après
cinq ou six jours seulement de maladie, et l'enlever à ses
chers élèves et à ses nombreux amis (12). Il avait soixante-
treize ans exactement, étant mort dans le même mois qu'il
était né.

                                  X

    On a dit et on a répété à maintes reprises que notre
ami n'était pas coloriste. C'est là une assertion sur laquelle
il est bon de s'expliquer et de s'entendre. Non certaine-
ment, Dumas n'était pas coloriste au sens d'une peinture
chatoyante et tapageuse, mais selon nous il avait toujours
la couleur la mieux appropriée au sujet qu'il traitait, et il
 est évident que ce*s sujets auraient moins de valeur et de
convenance s'ils étaient peints avec une coloration plus
vive. Les peintures de notre ami sont en général claires et
fort agréables à la vue et très sagement décoratives. Que
veut-on demander de plus?
   D'autre part Dumas dessinait incontestablement beau-
coup mieux que la plupart des coloristes les plus en renom.
Or le dessin passe avant tout.—N'est-il pas « la probité de
l'art »? — Le dessin, à lui seul, peut constituer une œuvre
artistique ; il peut toujours être gravé, tandis que le coloris
n'est saisissable ni pour le graveur ni même pour le photo-
graphe. Il plaît comme un rayon de soleil, mais comme lui
il n'a pas de suite. Lorsqu'un peintre a dans sa main une
qualité maîtresse dont il sait tirer habilement parti, peut-


  (12) Ayant fait appel, pour cette notice, à ces mêmes amis, il n'est
que juste de les remercier ici des renseignements que quelques-uns
nous ont fournis, et de la bonne volonté de tous.