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I40 HISTOIRE DES DEUX ANTOINE souhaits nombreux pour son bonheur; cependant quelque- fois, une méchante fée se cachant dans la foule, jetait à la dérobée, un mauvais sort sur le pauvre petit. En pensant aux cinq ponts neufs, que j'ai vu tomber à la fleur de l'âge, j'ai toujours cru à la visite clandestine et malencontreuse de la méchante fée, au moment de leur naissance (19). Aussi je voudrais, à l'entrée du quai Saint-Clair, au- tour de l'image de l'illustre Morand, pouvoir évoquer toutes les aimables et bonnes fées d'autrefois, et leur de- mander les meilleurs souhaits pour le nouveau pont, en les conjurant d'écarter de lui tout maléfice (26). Mais aujourd'hui je ne les retrouve pas, je n'en connais plus qu'une ; fort heureusement, elle est la plus puissante de toutes : la prière. Prions donc que le ciel protège le nouveau pont Morand, le préserve à tout jamais d'assister comme son ancien, aux sanglantes saturnales de révolutions nouvelles, et qu'il lui permette aussi de conserver contre les crues du Rhône et contre tous, sa fière et antique devise (21) : Le monde s'écroulerait, que h pont toujours tiendrait. CONCLUSION Antoine Morand et Antoine Perrache sont deux belles figures de l'histoire de Lyon. Quand on voit tout ce qu'on fait naître au milieu de nous, les pensées premières et les travaux de ces deux grands artistes du siècle dernier, on s'étonne de ne pas rencontrer leurs statues sur nos places publiques.