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        SULLY-PRUDHOMME
                                   ET


  LA 'POÉSIE                        PHILOSOPHIQUE



                 E poète peut-il se plaindre que la nature
                  soit moins grande et moins belle pour lui
                  depuis que les sciences l'ont fait mieux
                  connaître ? Boileau et les critiques du
                  xviie siècle se seraient évidemment pro-
noncés pour l'affirmative; ils n'auraient pas renoncé
sans d'amers regrets aux Faunes et aux Nymphes
qui tenaient tant de place en leurs vers et dont le
grand roi avait peuplé les jardins de Versailles. Les gra-
cieuses fictions de la mythologie grecque leur paraissaient
l'indispensable ornement de toute description des phéno-
mènes de la nature. Notre siècle abandonne résolument ce
décor poétique. Les découvertes de nos savants sont si bien
devenues l'un des éléments habituels de notre pensée que
nous ne pouvons plus souffrir ce qui nous les dérobe. La
science envahit tout dans notre temps ; il est naturel qu'elle
veuille s'emparer aussi de la poésie. C'est une autre attaque
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