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LES HISTOIRES DE PUITSPELU 461 explique et justifie la devise de l'auteur : « Lyonnais suisi » Oh oui, il est bien lyonnais! notre ami et collègue Puits- pelu. Lyonnais delà vieille roche, qui a juré de ne sacrifier aucun de ses goûts littéraires, aucune de ses prédilections artistiques aux faux dieux du parisianisme et du moder- nisme dont l'invasion ne franchira jamais les portes de « YAsyle du sage » (par un y), cette retraite choisie où s'élaborent les Vieilleries lyonnaises, le Dictionnaire de l'Aca- démie du Gourguillon et les Histoires de Puitspelu. Simples histoires s'il en fut; les amateurs de romans- feuilletons n'y trouveraient pas leur compte. Aucun événe- ment extraordinaire, pas l'ombre d'intrigue compliquée, de trame laborieusement enchevêtrée, qui puisse se couper par tranches avec une « suite au prochain numéro. » Non, Puitspelu est l'ennemi né de cette acrobatie litté- raire, qui emprunte ses procédés à l'art des équilibristes, suspendant l'intérêt comme un clown se suspend à une échelle. Bonnement, tranquillement, il vous raconte les choses qu'il a vues, les hommes — et les femmes aussi — qu'il a connus. Il vous fait assister aux petits drames de leur exis- tence, aux joies et aux douleurs dont il fut le témoin, par- fois le témoin le plus intime, et ces récits ont la saveur particulière de tout ce qui a été vu, observé et peint sur nature, en dehors de toute composition plus ou moins imaginaire. « Je ne sais rien inventer » est un des axiomes favoris de Puitspelu, et il le justifie en nous présentant des héros qui n'ont rien des héros de roman. Ce sont gens modestes, en chair et en os, en paletots gris ou bruns, comme vous avez coutume d'en coudoyer journellement dans la vie courante. Ils se nomment Etienne,,