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462 LES HISTOIRES DE PUITSPELU Irénée, Paul, Antoine Les femmes sont Mariette, Adrienne, Blandine Si Puitspelu s'est égaré jusqu'à Annunziata, c'est que son héroïne étant italienne il fallait bien lui donner un nom de son pays. Nous voilà loin, en tous cas., des Bradamante, des Orîando aussi bien que des truculentes aventures de Boisgobey et de Montépin. Les histoires de Puitspelu se déroulent, en effet, dans le cadre restreint de la vie de province. Ses personnages ne franchissent ni les monts ni les mers. Si l'auteur les emmène, les suit plutôt jusqu'à Paris, Marseille ou Pont-Saint-Esprit, c'est qu'ils y allèrent réellement, mais son goût ne le porte pas à les faire promener dans la lune. Qu'importe d'ailleurs la dimension du cadre, si le tableau est achevé, la peinture bonne et les personnages vivants. Tel est précisément le grand art de Puitspelu, le charme de ses histoires. Ses héros vous intéressent et vous attachent parce qu'ils sont sincères et vrais, parce que, chez le plus modeste ou la plus humble, on retrouve l'image fidèle des passions humaines avec leurs élans, leurs abandons, leurs timidités, leurs angoisses et aussi leurs lâchetés. Cet animal de cinq pieds et quelques pouces qui s'élève de terre, logeant un cerveau sous son crâne et un cœur sous ses côtes, est un inépuisable sujet, dont l'étude attire, non à proportion de l'ampleur ou de l'importance du per- sonnage, mais à proportion de la sagacité de l'observateur et de la précision de l'analyse. Grand seigneur ou petit bourgeois, duchesse ou servante, c'est toujours une âme qu'on ausculte, et tel aura nos suf- frages qui nous en aura mieux fait connaître les palpitations et les battements.