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336                         LES ORIGINES

   Le pré de l'abbaye d'Ainay sert de refuge aux pauvres
étrangers; situé à la limite même du confluent., loin de
toute habitation, le voilà soudain transformé en une im-
mense hôtellerie ; et suivant les relations du temps :

   « C'est vraiment merveille de voir incontinent surgir en
ce lieu désert, par longues files, des cabanes d'ais, avec
force paille fresche au dedans, où s'entassent par milliers
tous ces povres estrangiers, heureux de trouver gîte, pain
et pictance. »

   Quant aux gens valides, vagabonds, gros-maraulx et
truandes, dont il faut occuper les loisirs, on les enrôle pour
travailler aux fossés de la ville et gagner ainsi le pain qu'on
va leur distribuer chaque jour, comme prix de leurs travaux.
   Cependant les notables commis aux quêtes et souscrip-
tions font grandes diligences, « en quoy ils sont puissamment
secourus par la commisération et pitié qu'inspirent tant de
pauvres mourant de faim. »
   Chacun se fait un devoir de figurer sur ces listes d'hon-
neur : — L'Archevêque, les Consuls, les Chanoines de
Saint-Jean, de Saint-Paul, de Saint-Nizier, les Religieux de
l'abbaye d'Ainay, la Commanderie de Saint-Antoine, les
Chevaliers de Rhodes, le Lieutenant général du Roi du
Peyrat et son frère, les trois de Vauzelles, les Grolier,
Etienne Turquet (7), qui introduisit à Lyon la fabrication


  (7) Plus tard et peu après l'institution définitive de l'Aumône géné-
rale, Etienne Turquet fut préposé, dès 1536, à la recette des deniers, en
qualité de trésorier. — Grâce à son initiative, l'Œuvre établit, dans
divers quartiers de la ville, plusieurs ateliers de dévidage, fournit un
grand nombre d'apprentis pour tous les tissages d'étoffes de soie et