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308 LES CONCERTS clarinettes et bassons, sont dignes des orchestres les plus réputés ; les cors et les cuivres sont irréprochables. Le qua- tuor d'instruments à cordes, seul, laisse quelque peu à dési- rer. D'excellents artistes en font partie, qui par la sûreté de leurs attaques et de leur exécution dissimulent leur trop petit nombre et les défaillances de certains camarades de pupitre. On a remédié en partie à cette insuffisance, par l'adjonction de quelques bons artistes et amateurs, les vio- loncelles et contrebasses en ont profité, tandis que nous aurons à constater certaines imperfections dans les parties de premiers et seconds violons. II Le premier Concert a commencé par Mendelssohn. On donnait la symphonie dite Romaine, l'une des plus belles du maître. Les vieux musiciens d'orchestre ne sont pas plus à l'abri de l'émotion que les jeunes débutants quand il s'agit d'interpréter des chefs-d'œuvre, aussi ne mentionne- rons-nous que pour mémoire un peu de mollesse dans l'at- taque de l'allégro. Cette exposition si passionnée, si fié- vreuse demande plus de fougue dans l'exécution, mais bientôt le mouvement s'est animé et jusqu'à la fin tout a été irréprochable. L'impression de l'auditoire est allée crois- sant à chaque partie de cette belle œuvre; la belle et reli- gieuse mélopée de l'andante, puis le pittoresque final en saltarelle ont été vivement applaudis. Il était très intéressant d'entendre après l'œuvre classique, sobre de style et d'orchestration, une ouverture de l'un de nos jeunes compositeurs les plus en vogue. A quelques minutes d'intervalle, l'orchestre a brillamment exécuté