page suivante »
SUR LA FONTAINE DES JACOBINS 217 millimètres parcourus par chaque bloc jusqu'à son assiette définitive, etc. Mais l'on remarquera notre horreur des di- gressions, des détails et, surtout, des notes (27). Grâce à Dieu nous n'appartenons pas à cette école d'archéologues implacables, qui étouffent leurs lecteurs sous la poudre des documents, et à qui l'on peut dire, avec Boileau : Bourreau, cesse d'écrire Ou je cesse de lire ! La fontaine était découverte, entourée d'une grille pro- visoire et munie d'un service d'eau rudimentaire (28) pour remplir ses bassins (ce qui constituait contre la race ga- mine et les ivrognes sa meilleure défense), mais les statues n'arrivaient pas. L'eau croupissait, rarement renouvelée, et ce tronçon se mirant tristement dans des eaux sales, ame- nait chaque semaine des plaintes des gens de la place, maudissant de plus belle l'architecte, la fontaine et son eau. Il y avait alors sur cette place, avec le pharmacien péti- tionnaire, un journaliste chargé de la chronique locale dans un des grands journaux du temps. Las de la ville, épris de la nacure, amoureux des champs, mais retenu par des devoirs rigoureux et la conscience professionnelle, le malheureux n'apercevait la verdure que le seul lundi de (27) ! {Note de la rédaction). (28) La plomberie fut exécutée d'abord par l'entrepreneur Flicoteau, et continuée après sa mort par l'entrepreneur Berlie.