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I96 A LA SALLE DE DANSE petite estrade au fond, où le maître s'asseyait pour faire danser les élèves ensemble. Sa fille, qui pouvait avoir une quinzaine d'ans, l'aidait dans ses leçons, très bien. Une singulière jeune fille. Je n'ai jamais bien su si réellement elle était « en viande, » suivant la question qu'adressait mon petit neveu Pétrus, un jour qu'il avait vu, dans une impo- sante cérémonie, Mgr de Bonald, immobile durant quatre heures sur son siège archiépiscopal. — Taille ronde comme un moyeu de roue de carosse et de même diamètre. Des yeux de percerette dans une tête de bois, mais légère comme un oiseau et tournant comme un virolet. * * L'école, côté des femmes (le seul intéressant), mérite d'être décrite. Des jeunes filles, des jeunes femmes, d'une classe qui n'était pas exactement la classe ouvrière : un peu au-dessus, mais non bourgeoise. Cela, bien marqué. Par exemple, point de canuses, mais des modistes établies, tailleuses de même, amenant parfois leurs ouvrières; force filles de boutiquiers; femmes d'employés, avec ou sans leurs maris. Mais gens honnêtes. Il semblerait naturel, n'est-ce pas, que nombre de jeunes gens fussent venus avec leurs maîtresses? — Eh bien, pas du tout. Je ne sais comme le triage s'opérait. J'imagine que le petit père Leroy qui, à l'occasion, n'était pas sec que de corporence, éloignait cette clientèle en sourdine, sans violon. Une seule fois, je vis venir deux femmes d'allures un peu libres, qui rele- vèrent assez fortement leurs robes, en remettant leurs bot-