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66                BIBLIOGRAPHIE LYONNAISE

 l'église Sainte-Croix. Le défunt y est représenté par une
 gravure au trait sous la forme d'un prêtre vêtu de ses orne-
 ments sacerdotaux, abaissant un paquet de verges tenu de
 la main droite sur un pénitent à genoux devant lui et sou-
 tenant de sa main gauche les saints Évangiles. Une ins-
 cription placée autour de cette gravure indique que celle-ci
 représente Ponce de Vaulx, de son vivant, custode de
l'église de Sainte-Croix et pénitencier de l'archevêque,
 décédé le 7 des calendes de septembre de l'an 1307. On
 ne doutait pas qu'il ne s'agît ici de la représentation d'un
 genre de pénitence en usage dans l'église de Lyon. Ponce
 de Vaulx y figure, en effet, dans l'exercice d'un pouvoir,
 disciplinaire que la primitive Eglise avait reconnu à ses
 évêques. Saint Augustin prétend que ce mode de correc-
tion a été emprunté par l'Église à la société civile, qui per-
 mettait aux pères et aux pédagogues de châtier avec un
fouet leurs enfants ou élèves. Grégoire de Tours mentionne
aussi le fouet parmi les châtiments que l'évêque, le censeur
des mœurs et de la vie des ecclésiastiques, avait le droit
d'infliger aux clercs délinquants. Cet usage était si univer-
sellement autorisé dans l'Église que, développé par l'exagé-
ration de l'esprit de pénitence, il engendra, au xe siècle,
l'idée de la discipline volontaire. On voit encore à Rome,
dans l'église Saint-Pierre, le cardinal grand-pénitencier
frapper d'une verge les pénitents des diverses nations qui
viennent s'humilier devant lui. Tous les confessionnaux
de cette église sont même pourvus d'une baguette placée à
la portée de la main du prêtre, il la dresse et fait mine d'en
frapper quiconque vient, en passant, s'incliner devant lui
dans une attitude de repentir et solliciter le pardon de ses
fautes.