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p.JO LES MONUMENTS DES ARTS plus pleine de grâce et miséricorde que de sang. En tout cest assaut, ny eut que le capitaine des romains blessé d'une pierre à la teste et deux soldats tués qui se trouvèrent derrière la porte de l'hostel de ville lorsqu'on tirait contre. Or faut noter que cependant que l'on battoit ledit hostel de ville, en un mesme moment on print les Cordeliers qui ne feirent aucune défense, estans encore dans leur nid, comme las et travaillés des veilles par eux faictes jusqu'à la my-nuict. Les moines de Confort firent quelque résistance, mais soudain quittèrent la place. Sur l'heure mesme, les protestants se saisirent de la porte de Sainct Sebastien et du pont du rhosne. Les Nonnains de Saint Pierre gaignent le haut. Les Célestins quittent leur fort; là où estans en possession paisible, les protestans percent la muraille regardant le front de l'église de Sainct-Jean, propre pour saluer Messieurs les comtes, lesquels pendant que l'on se saisissoit des places de la Saône, pendant que l'artillerie marchoit par la ville, pendant que l'on tendoit les chaisnes et que l'on posoit corps de garde, tant de çà que de de là , ils entrèrent en leur Chapitre, pour consulter, trop tard, sur une affaire déploré et basty contre le Seigneur des armées : mais se trouvans confus en leurs pernicieuses et précipitées délibérations se sauvent et quittent la place, toutesfois que deux d'entr'eux sont demeurez prisonniers jusques à ce que l'on aura rendu quatre ministres de Forez, que les enfans de feu le seigneur d'Achon, beau frère du maréchal de Sainct André ont fait prendre et mis prisonniers à Montbrison. Le samedi, on pria monsieur de Saulx de prendre la charge de gouverneur qu'à la parfin il accepta. Voila la douce ( i ) et paisible entrée des protestans....» , (i) Cette entrée ne fut pas aussi douce que le prétend l'auteur de ce récit, car on lit dans Quincarnon, p. 116 « Il faut mettre entre les