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474                       CHRONIQTJE LOCALE
de Beaunan. Les épreuves avant la lettre, tirées à 25 exemplaires seule-
ment, ne se vendent que par collection complète de 51 planches, chez
l'auteur, quai Pierre-Scize, 110, au I e r , où les six premières livraisons
parues sont visibles.

   — Malgré l'hiver, ou en plein hiver, il nous est né tout un bouquet
de roses. En revenant de son long et douloureux exil, M. Louis Garel
a fait paraître un joli volume de poésies intitulé : La Séveîêe, petits poè-
mes rustiques, Lyon, 1879, m ~ ' 6 , d'environ 250 pages. Rienn'est frais,
simple, agreste comme ce recueil qui a pris son nom bizarre d'un mot
delà campagne signifiant : haie touffue, sévelée, sylvula. Dans une haie
tout se trouve : la fraise, la mûre, la fleur d'églantier, la primevère, le
jasmin, le lilas et aussi l'épine, parfois. On trouve de tout cela dans la
Sévelée de M. Louis Garel, excepté l'épine qu'il a élaguée soigneuse-
ment.
   On peut donc entrer hardiment dans ces touffes charmantes sans
crainte de piqûre pour soi ou les autres, et, par une attention délicate,
inspirée par un cœur aimant, il a dédié les cinquante-deux pièces de
son recueil, les cinquante-deux fleurs agrestes de son volume, à cin-
quante-deux amis lyonnais.
   Quoi ! M. Louis Garel a cinquante-deux amis î rien qu'à Lyon ?
   Oh ! nous lui en connaissons bien davantage et nul doute que plus
d'un a été jaloux de ne [pas voir son nom à 'kdes vers comme ceux-ci :

                  Tandis qu]au pied la fraise cache
             Sous sa feuille ourlée avec goût,
             Son fruit embaumé que détache
             Le doigt de l'enfant qui voit tout.

            Sous la dent, craque l'aveline,
            La lèvre aux mûres se noircit ;
            II n'est pas jusqu'à l'églantine
            Qui n'ait son acre baie aussi.

   — Nos lecteurs ont lu avec un vif intérêt le Testament d'un Lyonnais
au XVIIe siècle, par M. du Puitspelu. L'auteur en a fait un tirage à part,
qui a beau être un peu cher, comme doit l'être toute plaquette qui se
respecte, l'édition s'enlève et disparait, quand même ; preuve que le pu-
blic, celui qu'on appelle le ion publie, ne craint pas de mettre le prix aux
friandises de son goût.