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                     DEUX MOIS EN ESPAGNE               44.I

que nos vieux, me dit un amateur, qui soient enragés pour
les taureaux. Ces représentations, habituelles jadis, n'ont
plus lieu même dans la capitale de l'Andalousie que quatre
fois par an; cependant, ajoutait-il, avec un orgueil tout
national qui ne doutait pas de l'admiration de l'univers, il
n'y a pas un pays au monde où les hommes soient plus
adroits et plus audacieux que Y Andalousie et où les taureaux
soient tnuy bonnes (meilleurs, qu'il faut bien ici traduire par
les mots plus méchants).
   Pour moi, j'avoue que ce spectacle, qui m'a été très pé-
nible, est resté au-dessous du danger que je croyais qu'il
faisait courir aux hommes. Les animaux, qui donnaient, il
est vrai, force coups de cornes aux manteaux, se calmaient
dès qu'ils avaient un moment de repos ; ils se découra-
geaient complètement après quelques attaques inutiles, et
auraient peut-être cessé de combattre, si on ne leur eût
donné des chevaux à déchirer. Parmi ceux immolés ce
jour, il y en avait de si démoralisés à la venue du matador
qu'ils se laissaient larder la tète avec la pointe de l'épée,
sans même vouloir présenter les cornes, au grand scandale
et aux cris de fureur de toute la population indignée.

      (.4 suivre).

                                 LE MARQUIS DE Y