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                   DEUX MOIS EN ESPAGNE                    43 >

exhibition des détachements de tous les corps militaires
de la garnison ; les canons, les caissons ouvraient la fmar-
che, et étaient suivis de près par les costumes ecclésiasti-
ques portés par des jeunes gens, séminaristes ou élèves des
maîtrises, revêtus de soutanes violettes et coiffés de toques
semblables à celles des jésuites; les enfants de chœur por-
taient des bandeaux en cuivre dorés, formant presque des
casques, ou plutôt ressemblant à de vastes bagues sur le
chaton desquelles étaient gravées les insignes de leurs pa-
roisses ; des massiers, en longues robes de velours, les ac-
compagnaient ; puis, toute la livrée de l'Eglise, domesti-
ques en vestes et culottes de velours de toutes les couleurs,
aussi galonnées que rappées sur toutes les coutures, étoffes
antédiluviennes, fabriquées par l'inventeur en personne.
   Arrivaient après, les chanoines en grands camails violets;
des lignes et des lignes des plus magnifiques chasubles,
parmi lesquelles, beaucoup, par leur antiquité, étaient d'ad-
mirables objets d'art; chaque prêtre avait à la main ou
une torche carrée ou un gros cierge en cire 'rouge, et che-
minait à côté de reliquaires d'argent, portés sur des civières
garnies de fleurs et de cierges.
    Temples en argent, immenses vases, trônes de toutes
les époques, grande croix d'or, qu'un ecclésiastique peut à
peine remuer, drapeaux de la garnison, bannières de tous
les temps et de toutes les formes, occupaient le centre de
la procession ; derrière eux, merveilles des temps héroïques
de l'Espagne, venaient de vastes châsses qu'un peuple de
portefaix avait posé sur sa tête ; ici, c'est saint Antoine,
 découvrant sa plaie toute sanglante ; Madeleine la pécheresse,
 qui déchire ses vêtements d'or et d'argent ; là, saint Jacques,
 le chevalier espagnol, qui foule, sous les pieds de son che-
 val, des guerriers que menace son glaive, que fait brandir
 la marche de ses porteurs ; voilà de saints évêques qui dis-