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416                ORIGINES DE LUGDUNUM

du même élément que le nom des Harpyes ; enfin que cette
appellation, retrouvée presque entière dans les patois du
Rhône, autorise, jusqu'à de plus explicites découvertes, à
ranger les Ségusiaves parmi les adorateurs du dieu qui la
portait.
   Par conséquent, la paraphrase suivante rendrait conve-
nablement les dernières lignes de l'inscription de Faus-
tinus :

  [QU'IL] VIVE [DE] LONGUES ANNÉES [CELUI] QUI DIRA :
[ENFANT] VICTIME [VOLONTAIRE] D'ARPA, [QUE LA] TERRE TE
SOIT LÉGÈRE !


   La qualité d'Arpage n'admettait aucune limite d'âge.
Les rites, les doctrines semblent avoir varié à cet égard,
suivant les contrées. Nous trouvons des enfants de trois,
sept, neuf à dix ans, nés en des patries diverses. Ganymède
est déjà même sorti de l'adolescence, lorsqu'il disparaît, en-
levé par une divinité.
   Le mythe de cet échanson de Jupiter jette un grand jour
sur l'histoire des croyances relatives aux mortels disparus
d'une manière imprévue, avant l'heure probable de leur fin
naturelle. Rien de célèbre dans l'antiquité comme son en-
lèvement. A l'époque d'Homère, le nom d'un dieu particu-
lier, auteur du rapt, ne paraît pas connu; Ganymède fut
saisi par les dieux et transporté « dans le ciel »_, se borne
à dire l'auteur de l'Iliade ( i ) . Plus tard, les mythographes,
se conformant à d'autres traditions, le font enlever par Ju-
piter, Minos ou Tantale ; à ces divinités, un scholiaste
d'Apollonius ajoute l'Aurore (2), et l'opinion la plus com-


  (1) Iliaà., ch. xx, 234.
  (2) Cf. Comarmond, pp. 507 et 308.