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                      ORIGINES DE LUGDUNUM                          411
avec l'idée homérique, que les Harpyes enlevèrent Phinée,
roi de Salmydessus, et le transportèrent chez les Galacto-
 phages ( i ) .
   Dans les croyances gauloises, l'enlèvement de l'âme, son
introduction au séjour de la félicité sont confiés à l'Odin
celtique, Gwyddon ou Gwydion, identique à Thoth ou
Hermès (2). L'antique Hermès est un dieu psychopompe.
En cette qualité, il tientquelquefois la harpe « la ravisseuse »,
cette arme redoutable de Chronos, à la lame courte,, plate
et recourbée, au coup irrémédiable (3). De là le surnom
de Harpèdophore que les poètes lui donnent (4).
   Gwyddon, conducteur des âmes, doit être le même que
Arpha, Arpa, Arphus ou Arpus, divinité qui figure dans les
actes du martyre de saint Potin, Sanctus Potitus(')'), Iden-
tique au nom des Harpyes le nom d'Arpha, dans ses va-
riantes diverses, se traduit par « ravisseur, enleveur. »
Arpha est donc un dieu psychocompe, un être divin de la
même espèce que les Harpyes. Les Bollandistes le mettent
à tort au nombre des petits dieux, dii minorum gentium ;


    (1) Strab., Gêograph., lib. vn, chap. 3, § 59.
   (2) « Ce dieu, dit M. Henri Martin, est le guide des voyages céles-
tes      le conducteur des âmes, ainsi que le Toth et l'Hermès d'Egypte et
de Grèce. Mais il ne les conduit pas dans les entrailles de la terre, dans
les lieux inférieurs. Les espaces sans borne sont ouverts aux pèlerins
immortels qui le suivent. {Gaule, trois siècl. av. J.-C, dans la Kev. de
Paris, vol. du 15 décembre 1854, p. 888.
    (3) La Harpe, K, sert encore aux astronomes à figurer la planète de
Saturne ; ce n'est donc pas la faux que nos iconographes mettent dans
1a main du Temps. Sur un monument de Pompéi, la partie recourbée de
la harpe se trouve même réduite aux dimensions d'un crochet, hamus
(A. Rich, Antiq. rotn. et grecq., au mot hamus).
   (4) Dulaure, Cuit, anlér. à l'idoldt., pp. 123, 124. — Villenave,
 Traduci. d'Ovide, t. 11, p. 398.
   (5) « Non scisjovem esse Deum et Arpam et Arianam et Minervam. »
(Act. S. Pctiti mart. ap. Bolland., t. 1, p. 756. — « Grattas tibi ago, deus
 Apolio, et deus Arpht,ct Ariane, et Minerva. » (Id., ibid., p. 757).