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                     ENCORE LE LAC TRITON                        389
dans leur plus lointaine expédition au centre de l'Afrique,
n'ont pas vu l'immense mer sablonneuse du Sahara et que
les anciens n'ont pas connu de grande mer dans l'intérieur
de l'Afrique.
   M. Pélagaud m'a objecté d'abord Pline; il aurait dû
citer plutôt Marin de Tyr et Ptolémée. Ce sont, comme je
l'ai déjà fait remarquer, précisément les auteurs que j'avais
consultés et qui autorisent mon assertion. Le texte de
Pline est conforme à ce que j'ai dit, aussi bien que ceux de
Ptolémée et de Marin de Tyr. M. Pélagaud aurait dû, bien
plus à propos, rappeler l'expédition de Cambyse, engloutie
dans les sables d'Ammon et mentionner ce désert immense
sans eau et inhabité dont Hérodot signale l'existence au sud
de l'Atlas. Mais cela non plus ne serait pas concluant. Les
anciens avaient de vagues notions d'une vaste contrée dé-
serte à l'intérieur de l'Afrique, mais ils s'en rendaient si mal
compte, qu'ils croyaient toutes ces régions absolument inha-
bitées et inhabitables, à cause de la chaleur ; ils s'imagi-
naient comme Pline, que les rochers eux-mêmes étaient
calcinés par le soleil. Quant à cette immensité, à ce vérita-
ble océan de sable qui constitue essentiellement le Sahara,
ils n'en ont pas eu l'idée ( i ) . Ils n'ont pas mieux soupçonné
l'existence d'une mer saharienne.
  Cependant, M. Pélagaud affirme que « rien ne saurait
« aller contre les textes formels qui nous montrent le sou-
« venir de la mer saharienne conservé jusqu'à notre ère par
« les auteurs grecs et romains. » Mais où sont ces textes


   (1) A ce propos, M. Pélagaud, ne me trouvant pas assez accablé sous
le poids de son diplôme de docteur, me jette à la tête ceux de M. Ber-
iioux et me menace d'une grosse querelle avec lui. je trouve le pro-
cédé un peu... équivoque; heureusement que M. Berlioux a mieux à
faire que de s'inquiéter de ce que j'écris.