page suivante »
ENCORE LE LAC TRITON 387 au-dessus du sol des marais de l'ancien lac Triton. M. Pé- lagaud trouve que « c'est là un fait capital dont la détermi- « nation aurait la plus grande importance à tous les points « de vue. Mais, ajoute-t-il, je n'aurais jamais soupçonné que « cette découverte eût été déjà faite. » Je suis singulière- ment flatté de pouvoir venir en aide à la science deM.Péla- gaud et de lui révéler les travaux de M. Duveyrier, les seuls dont le souvenir me revienne actuellement, quoiqu'il y en ait d'autres, les seuls aussi que j'aie consultés quand j'ai écrit ma note. Pour preuve que je n'ai pas agi à la légère, voici les cotes que j'avais rapidement relevées et qui m'avaient semblé suffisantes. Ainsi, dans les déserts sablonneux qui s'étendent au sud du Schott-el-Kébir et qui peuvent passer pour avoir fait anciennement partie du lac Triton, j'ai trouvé 43, n o , 120, 157, 185, 323, 373, 4x5, 520 pieds (1) au-dessus du niveau de la mer et, même en cer- tains endroits, des dépressions de 24 et de 64 pieds au-des- sous de ce même niveau ; puis brusquement à l'ouest, vers le Sahara, 677, 680, 970, 1238, 1395, puis continuant au sud et contournant par l'est-nord, les mêmes déserts sa- blonneux, j'ai rencontré 1,030, 1,060,1,127, 1,136,1,693 pieds au-dessus du niveau de la mer. J'ai donc pu, sans risque de me tromper, indiquer approximativement l'é- tendue du lac Triton à l'époque de son plus grand déve- loppement, et dire que le Sahara s'élevait brusquement en plateau au-dessus du sol de cet ancien lac, puisque je cons- tatais une brusque différence d'altitude. M. Pélagaud est docteur et savant; il est allé en Tunisie (1) Je donne ces cotes en pieds et non en mètres, parce que je ne possède pas l'ouvrage original de M. Duveyrier, mais un résumé très succinct publié en Allemagne, et plus accessible à ma bourse et aux rares loisirs dont je dispose.