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$86 ENCORE LE LAC TRITON à lui prouver, à lui et à nos lecteurs, que mes critiques sont basées, non sur ma science personnelle qui est sans valeur, je l'avoue, mais sur celle de savants éœinents et sur le té- moignage d'écrivains autorisés. Il en est de même d'un autre fait scientifique dont M. Pélagaud rejette sur moi toute la responsabilité, sans remar- quer qu'elle incombe à des hommes d'une toute autre au- torité que moi qui n'en ai aucune. Toujours railleur et de ce ton aimable qui lui est familier, M. Pélagaud parle ironi- quement du « travail que j'ai exécuté » sur les limites du lac Triton et sur la différence de niveau existant entre le sol de cet ancien lac et le plateau saharien. Nos lecteurs ont certainement remarqué que je n'ai pas prétendu déter- miner les limites de ce lac, mais que j'ai simplement indi- qué, à grands traits, par des lignes générales, les points ex- trêmes qu'il a dû atteindre dans son plus grand développe- ment, et de la manière qui pouvait être le plus favorable à l'opinion de M. Pélagaud. Je m'étais servi pour cela des documents fournis par les géographes et les cartographes les plus estimés, ce qui était suffisant pour l'objet de la dis- cussion. Quant aux questions de niveau, je m'en suis rap- porté à un homme qui est allé sur les lieux (aussi bien que M. Pélagaud), qui a étudié sur place ces contrées pendant deux ans et dont l'autorité est, je crois, admise. C'est M. Duveyrier; et j'ajouterai, pour prévenir toute objection de mon honorable contradicteur, qui semble n'ajouter de crédit qu'aux savants officiels, à ceux qui possèdent des diplômes, occupent des chaires ou sont chargés de mis- sions du gouvernement, j'ajouterai qu'à la suite de son voyage d'études dans le Sahara et la Tunisie, M. H. Du- veyrier fut décoré par le gouvernement. C'est donc en m'aidant des cotes établies par ce célèbre voyageur que j'ai pu dire que le Sahara se relevait brusquement en plateau