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384               ENCORE LE LAC TRITON
m'être implicitement prétendu un peu compétent en ma-
tière de géographie historique ; mais la réponse de M. Pé-
lagaud est la meilleure excuse que je puisse alléguer pour
me faire pardonner d'avoir laissé soupçonner une telle pré-
tention.
    Plus que jamais, je maintiens que le lac Triton qu'a cité
mon savant contradicteur, n'a pas historiquement occupé
les immenses plaines sablonneuses du Sahara.
    Pour ne pas se méprendre sur l'objet de ma critique, je
mets de nouveau sous les yeux de nos lecteurs la phrase
que j'ai eue en vue : « Supposez, disait M. Pélagaud, les
 « plaines aujourd'hui brûlantes du Sahara submergées sous
 « les eaux de cet ancien lac Triton, que les géographes la-
 c tins prétendent avoir persisté jusqu'au commencement
  e
 « de notre ère. »
    Ainsi, d'après les termes précis de ce passage, il faudrait
 croire que les géographes latins ont avancé, sans trop de
 preuves, qu'un grand lac, du nom de Triton, avait 'occupé
 jusqu'au commencement de notre ère les plaines du Sahara.
 Voilà la méprise que j'ai cru devoir relever. Les géographes
 latins, pas plus que les géographes grecs (que M. Pélagaud
 oublie, quoique bien plus importants que les latins), n'ont
 jamais prétendu que le lac Triton ait submergé les plaines
 du Sahara. Le lac qu'ils ont désigné sous ce nom est celui
 dont on peut suivre assez bien les transformations succes-
 sives depuis le cinquième siècle avant notre ère jusqu'à nos
jours, et qui avoisinait le golfe de Gabès. Que M. Pélagaud
 me pardonne de lui opposer une rectification qui ressemble
 un peu à une leçon ; mais je dois constater que, même en-
 core maintenant, il n'a pas une connaissance bien précise
 du lac Triton des géographes antiques ; sans cela, il n'en
 ferait pas, de leur temps, « une sorte de marais.... une
 flaque d'eau stagnante «,car il se serait rappelé qu'au siècle