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310 CHRONIQUE THEATRALE d'Alphonse et de Nevers sont les moins bons de son ré- pertoire. Son tempérament est rebelle à rendre les déli- catesses du cœur, les élégances brillantes et les grâces parfaites d'un jeune seigneur de cour ou bien encore les amours faciles et discrètes d'un roi. Ce qu'il lui faut, ce sont les grandes passions, quand elles se déchaînent; et il excelle à exprimer, dans les grands caractères, tour-à -tour l'énergie, la fierté, la rudesse, la sauvage indépendance, en un mot à donner de la vie à toutes ces passions qui en ont tant. Or donc, nous l'attendons dans Guillaume, Rigoktto, l'Africaine où il pourra mettre en jeu, et tout à son aise, les ressources de sa magnifique voix et nous permettre ainsi de l'applaudir sincèrement. Àr. B. — Comme l'espace nous manque, nous sommes obligé de renvoyer au mois prochain notre chronique du théâtre des Célestins. Nous le regrettons d'autant plus que nous avions à constater le succès toujours croissant et si justement mérité qu'obtient, dans Petite Pluie, un délicieux proverbe de notre compatriote M. Pailleron, une artiste d'une incontestable valeur, Mme Riga, ex-pensionnaire de l'Odéon, formée à la grande école, et à qui, si Ton en juge par la netteté de sa diction, la pureté du style et la distinc- tion qu'elle a sur la scène, le répertoire classique doit être familier. Mais, bien différé, n'est pas perdu. FÉLIX DESVERNAY. Comme Mme Bernardi n'a pas encore accompli son troisième début, nous n'en dirons rien. Cette artiste, quia un talent incontestable, nous paraît fatiguée. Nous pensons cependant qu'on fera bien de l'accepter. Par le temps présent, les chanteuses stolz sont rares.