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LES TRANSFORMISTES On parle beaucoup aujourd'hui de transformisme, de darwinisme, et chaque jour on pose cette théorie comme prouvée sans retour. D'autres la combattent et ils ont rai- son. En effet le transformisme, poussé dans ses dernières limites, nous dit, et c'est la conséquence des découvertes modernes, à l'origine des temps, un gaz, seul corps vrai- ment primitif, remplissait l'espace. S'étant, en un point, pour une cause qu'on peut déjà prévoir, modifié, ce nouvel élément se combinait, soit avec le premier, soit avec un autre corps, formé plus tard du premier, modifié encore d'une nouvelle manière. Cette combinaison de deux corps nouveaux issus du même corps primitif, c'est la vie, d'a- bord insaisissable et pour ainsi dire minérale. De la vie minérale à la vie végétale il n'y a qu'un inter- valle bien faible, En effet, une goutte d'une matière miné- rale ayant absorbé quelques-uns des éléments qui l'entou- rent, celle-ci s'est constitué une enveloppe. Dès ce moment, le végétal est créé ; à travers son enve- loppe il absorbe des éléments extérieurs et les tra-nsforme ; il pousse une sorte d'expansion au dehors, c'est-à -dire une nouvelle cellule identique à la première et ainsi de suite. Le milieu, l'espace dans lequel est cet être vivant, se modifiant lentement lui-même, s'adapte progressivement à ce nouveau milieu et se transforme en un être voisin du précédent, mais en différant sensiblement. C'est donc un être nouveau- né par transformisme du précédent.