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.270 MANUFACTURE D'ARMES A FEU Privilèges et Lettres-Patentes. L'inspecteur de la manufacture avait représenté à la cour qu'il était important de réunir dans un corps de bâtiments tous les approvisionnements servant à la fabrication et d'y rassembler toutes les armes pour y être examinées et contrôlées en présence des officiers d'artillerie. Les entre- preneurs s'empressèrent de remplir les vœux de la cour qui approuva ce projet, et ils achetèrent une maison vaste ap- partenant à l'un d'eux, ainsi que deux autres contiguës; ils achetèrent aussi deux vignes et bâtirent sur leur terrain des magasins et des ateliers de manière que tout fût ras- semblé dans ce corps de bâtiment. Cette opération s'était faite à grands frais. Le sieur de Montieu, qui avait l'intérêt, le plus considérable, demanda à ses associés de solliciter auprès du ministre des lettres-patentes, en son nom, pour ériger leur établissement en manufacture royale ; cette de- mande ne pouvait nuire à leurs intérêts, puisqu'à la forme du marché de la cour, et sous des clauses particulières, il ne pouvait priver aucun de ses associés de l'intérêt dont il jouissait, et son âge lui promettait de réunir un jour la to- talité par la mort des uns et la retraite des autres. Il obtint donc de leur aveu cette faveur du ministre en 1769. Depuis ce temps, l'un de ces entrepreneurs est mort, d'autres ont désiré leur retraite ; il a, par conséquent, réuni la totalité des intérêts sous différentes conditions, sans qu'aucun d'eux puisse réclamer la plus petite portion des fournitures actuelles comme ancien fournisseur, ou s'il en était admis de nouveaux, faire indemniser le sieur de Montieu des dé- penses qu'il a faites, soit pour les bâtiments, soit par les traités qu'il a faits, et notamment par le partage d'une pen- sion viagère de 4,000 francs accordée à la veuve d'un an- cien entrepreneur, par ordre de la cour.