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    DEUX MOIS EN ESPAGNE
                       I er Mai 1861

                           (Suite)




                     CHAPITRE III

                         VALENCE


   Je fus durant un jour et une nuit assez ballotté par le vent
pendant cette traversée, mais je ne saurais lui en vouloir
pour cela, car il m'y poussa bien plus vite que,je n'y serais
arrivé sans lui ; la plage du Grao, qui est le port de Valence,
n'est qu'une grève garnie de peu et bien chétives maisons,
mais abondamment fournie d'affreuses pataches, que l'on
a oublié de suspendre, de vernir, ou tout au moins de gar-
nir de paille. Après trois grands quarts d'heure de cahos,
dans une de ces infernales machines, j'arrivai à Valence, ne
songeant qu'à y trouver un lit, et remettant de grand cœur
au lendemain le plaisir si désiré de lui rendre visite.
   Faïence est une très gracieuse cité, posée, pour ses vieux
péchés, entre le redoutable pays des Maures, et celui de
leurs vainqueurs, les terribles Castillans. Médiatrice forcée
entre ces deux nations toujours en guerre, elle est restée
plus orientale qu'Espagnole; c'est donc par ce qu'elle a
 conservé d'Arabe, qu'il me semble que je dois commencer
 ma narration.