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222              LES GLACIERS DU LYONNAIS

gistrer et classifier des myriades et des myriades de ces faits
positifs, indéniables, dont la certitude fait la grandeur de la
science et son autorité        La seule chose que j'aie affir-
mée, c'est que les glaciers étaient dus moins à la tempéra-
ture générale du climat qu'à la surabondance des neiges
d'hiver et au manque de vents chauds et secs d'été. Suppo-
sez un climat très froid, il y neigera fort peu, car les vents
n'y arriveront qu'après avoir traversé les climats intermé-
diaires qui les auront dépouillés, chemin faisant, de toute
leur humidité. Il ne pourra donc point s'y former de gla-
ciers. Dans un climat très humide, au contraire, quoique
fort doux, les neiges des hauteurs dépasseront de beaucoup
en quantité la glace qui peut fondre dans l'atmosphère
chargée de vapeurs d'eau des vallées et les glaciers pren-
dront des proportions démesurées. C'est ce que nous
voyons en Nouvelle-Zélande. Si vous supposez que le
globe entier s'est considérablement refroidi, vous n'aurez
plus ni neige, ni glaciers, par conséquent, car l'eau des
 mers ne trouvera plus de chaleur suffisante pour s'évaporer
 en nuages et se transporter en neige au sommet des mon-
 tagnes. C'est pour cela que Tyndall a pu dire sans para-
 doxe que la chaleur était la cause première de la neige et
 de la glace.
   Pour rendre ces vérités plus intelligibles en peu de mots,
j'avais esquissé, comme une pure hypothèse, l'état proba-
ble de l'Europe à la période glaciaire et j'avais montré que
cet état suffisait, à la rigueur, pour rendre raison de la
grande extension des glaciers. M. Steyert ne croyait pas
que le lac Triton eût, d'après les témoignages anciens, ja-
mais occupé le Sahara. Il riait de cette prétendue science
qui osait énoncer une pareille hypothèse. S'il veut bien se
donner la peine d'étudier la question, il pourra se convain-
cre qu'il ne faut pas tant se hâter de rire car, d'après la sa-