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LES GLACIERS DU LYONNAIS 221 ne saurait aller contre les textes formels qui nous montrent le souvenir de la mer saharienne conservé jusqu'à notre ère par les auteurs grecs et romains. Je ne veux pas vous ennuyer par l'étalage d'une érudition facile, qui me coûte- rait néanmoins quelque peine actuellement, car je suis ici sans aucuns livres, au milieu d'une population de tailleurs de marbres et de quelques ingénieurs beaucoup plus au courant de la formation des montagnes italiennes que des documents de l'antiquité. Mais il me suffira, je pense, de renvoyer M. Steyert à certain passage du troisième livre, si j'ai bonne mémoire, de la Bibliothèque historique de Diodore, où le grand auteur sicilien raconte l'histoire d'un peuple nommé Atlantes qui habitait une presqu'île, autour du mont Atlas, au bord du lac Triton, près de l'Océan. Ce lac, disait Diodore, a disparu à la suite d'un mouvement du sol qui l'a fait écouler dans l'Océan. Ce qui en restait, à l'époque où écrivait cet historien, vers le temps de ' Jules César, c'était le Tritonis palus de Pline, Silius, Mêla, Ptolémée, etc., une sorte de marais, dernier résidu d'une grande mer, une flaque d'eau stagnante, la seule dont M. Steyert ait eu connaissance et dans laquelle il croyait plonger ma petite note en question, montrant une fois de plus ainsi la justesse du vieux proverbe qui plaisait tant à nos pères : « Avant de reprendre il faut apprendre..... » Et de deux. Sur le dernier grief relevé par M. Steyert, sur la théorie absurde qu'il me prête au sujet des causes de la période glacière, je serai beaucoup plus bref. Malgré mes efforts pour être clair, je n'ai pas été compris, voilà tout. J'avais cependant bien eu soin de dire que ces causes, nous ne les connaissions pas, qu'on travaillait à les chercher, mais qu'il fallait, avant d'espérer les découvrir, pouvoir embrasser l'ensemble du phénomène, c'est-à -dire rassembler, enre-