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LES GLACIERS DU LYONNAIS 219 « de cet ancien lac et de celui des territoires qui le cir- « conscrivent et s'élèvent brusquement en plateaux « Quant à l'existence d'une mer là . où se trouvent aujour- « d'hui les sables du Sahara, elle n'est pas historiquement « constatée, par la raison qu'aucun des géographes anciens « n'a eu connaissance de cette partie de l'Afrique. Les « Romains ont bien poussé une expédition jusqu'à l'oasis « d'Asben, mais à travers les plateaux rocheux qui domi- « nent la plaine et sans voir les deux mers sablonneuses qui « s'étendent à l'est et à l'ouest...,. Les anciens n'ont pas « connu de grande mer dans l'intérieur de VAfrique Et si « l'on vient me raconter que la formation de nos glaciers « préhistoriques ne fut pas due à un grand froid dans nos « régions, mais simplement à une surabondance de vapeurs « provenant d'une mer intérieure dans le Sahara, je pense « immédiatement au lac Triton et ça me fait rire. J'ai « dit rire et je le maintiens. » M. Steyert peut rire tout à son aise. Bien qu'il me four- nisse lui-même l'occasion d'en faire autant —- vous allez le voir—je ne l'imiterai cependant pas, car j'estime qu'il est plus triste que lisible de voir quelqu'un trancher avec désinvolture des questions qu'il n'a pas même pris la peine d'étudier. Et d'abord, je me permettrai de donner à mon hono- rable contradicteur le conseil de ne pas dire trop haut qu'aucun géographe ancien n'a eu connaissance des con- trées situées au sud de l'Algérie. Il risquerait fort de se faire une grosse, grosse querelle avec M. Berlioux, qui a consacré ses deux thèses de doctorat — ces deux grandes thèses qui lui ont valu l'honneur envié de fonder la chaire de géographie à la Faculté de Lyon — à démontrer le con- traire et qui n'a cessé, depuis lors, de réunir des arguments pour établir que l'intérieur de l'Afrique centrale et occiden-