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LES VIEILLERIES LYONNAISES 215 de Bouillet. En voici une qui m'a été donnée par un sa- vant non académicien, modeste et inconnu. Noël finale du mot Emmanuel, nom donné à Jésus- Christ, par le prophète Isaïe, Emma eum, nou ou nu, nobis, El Deus. Au pluriel Elohim comme marque de la toute puissance, dans la Genèse Elohim bara. Dii creavit,etc , j'implore l'indulgence pour cette digression. En voici une autre de l'auteur lui-même sur les proces- sions, corollaire fort éloigné des amusements permis aux chrétiens, sur les vraies processions religieuses, quant au fond et quant à la forme, admettant à doses raisonnables les démonstrations naïves, enfantines et populaires de la piété sans ostentation, sans recherche de décors, de cos- tumes à la mode, de musique d'opérettes ou d'archéologie prétentieuse. Revenons au profane : les Vogues, étymologie du mot — les joutes, touchant souvenir du tombeau érigé en 1807 par la corporation des jouteurs, « ces braves gens étoient chrétiens comme l'étoient tous les Lyonnais alors. » Et, en fait de chapitres de hautte gresse citons, pour ne pas trop nous attarder, celui des Martinets, tout imprégné d'un sentiment délicat et d'une douce philosophie. Ceux des bêches, des bugnes, de Touche, etc. Pour la partie scienti- fique, nous trouvons là des étymologies laborieusement cherchées, heureusement trouvées de nos termes et de nos locutions, langage expressif de bonne lignée, venu en droite ligne du latin et du grec. Et,en fait d'anecdotes, pour nous dérider après ces études physiologiques, celle de Chré- tien le bourreau et,en fait de satyres égratignant sans mordre, celle à l'adresse de l'argot prétentieux et niais de quelques journaux. Il s'agit du binet et de ce terme technique lâché dans une conversation par un imprudent. « Les petits jeu- nes gens, qui émaillent leur conversation de cet immonde argot du Figaro, qui trouvent gentil d'avoir, de la douille,