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2l6              LES VIEILLERIES LYONNAISES

d'avoir le sac, d'être gommeux, souriront de la grossière
ignorance de ce vieux. Or binet est un latinisme et même
du français de l'Académie du temps où l'on parlait français.
   Recommandons encore comme un chapitre hors ligne et
valant à lui seul un long poème, le dernier : Pourquoi l'on
aime le vieux Lyon, et citons-en quelques passages qui en di-
ront plus que tous nos fades commentaires.
   Page 357. « On a pour le vieux Lyon quelque chose de
ce qu'on a pour sa mère. Peu vous chault que celle-ci fût
une bonne femme. On l'aime mieux ainsi que si elle eût été
princesse. »
   « Ceux qui par l'initiation de la profession ou mieux de
la nature, sont ainsi façonnés, que leurs yeux et leur esprit
ont besoin, pour être satisfaits, de certains rapports de li-
gnes et de couleurs, d'un certain arrangement des choses,
que Ton appelle pittoresque, c'est-à-dire mot-à-mot, qui
 peut être représenté par la peinture ou le dessin, ceux-là,
que voulez-vous, aimeront toujours le vieux Lyon. »
   Page 360. « Nos antiques maisons n'avaient quasi point
 de sculptures. Elles tiraient leur beauté de la simple ordon-
nance. Maintenant on s'imagine que couvrir une façade de
sculptures qui se touchent toutes, à la façon de goujons
dans une poêle, c'est la rendre riche. »
   Page 365. « Il y a quelque chose de particulièrement
haïssable pour l'artiste dans les embellissements (des villes
modernes), c'est leur banalité. Où que l'on aille, à Paris, à
Marseille, à Toulouse, à Rouen, à Avignon, je trouve tou-
jours le même percement,la même rue impériale,les mêmes
 maisons, les mêmes boutiques avec les mêmes glaces et les
mêmes devantures          rien n'est pire que ce qui se rencon-
tre partout. »
   Page 366. « L'amour du clocher est une pièce essen-
tielle d'un ordre social durable, solidement établi, et l'on